• Pierre Laurent: "La Grèce nous montre où cette politique nous mène"

    La France va voter dans deux mois. Nicolas Sarkozy, qui se sait en danger, veut mettre le pays devant le fait accompli de sa politique. L’accélération et l’agressivité de son entrée en campagne sont des aveux de faiblesse. Nous ne Pierre-LAURENT.jpg le laisserons pas mener impunément un double coup de force. Primo, il veut faire adopter à marche forcée une série de lois antisociales, avec le vote, dès demain, mardi, de la TVA antisociale, suivi des accords de compétitivité qui démolissent le Code du travail. Secundo, il entend, en duo avec Angela Merkel, hâter l’adoption au Parlement, à partir du 21 février, des nouveaux mécanismes européens d’austérité, puis, début mars, d’un nouveau traité européen qui prévoit des sanctions automatiques et la mise sous tutelle des États qui ne se plieraient pas aux nouvelles règles. La Grèce nous montre où cela mène. Les élections présidentielle et législatives doivent mettre en échec ces projets, c’est-à-dire non seulement dégager Nicolas Sarkozy et les siens, mais rendre irréversible l’engagement de leur remise en cause par la nouvelle majorité. Le Front de gauche entame la riposte et le rassemblement dès aujourd’hui. C’est le sens de notre appel à se rassembler avec nos parlementaires devant l’Assemblée nationale, demain soir, à 18 h 30.


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  • Pour populariser leurs programmes ou dénigrer leurs concurrents, les candidats à l’Elysée se déploient sur Internet et communiquent sur les réseaux sociaux. Voyage dans les coulisses de la webcampagne.

    n’est pas encore candidat. Mais hier, ses amis de l’UMP lui ont déjà concocté une nouvelle page sur ! La présidentielle ne se joue plus seulement sur les marchés ou à la télévision, mais aussi sur le Web. C’est la grande nouveauté de cette campagne. Tous les candidats l’ont compris et multiplient les sites , blogs et autres réseaux sur la Toile… Certains y consacrent même une part non négligeable de leurs moyens : 35 personnes et 2 M€ pour François Hollande, soit 10% de son budget de campagne.

     

    Twitter, Facebook, Google +… C’est à qui saura le mieux utiliser les réseaux sociaux et convaincre leurs millions d’adeptes en France. « La télévision, la presse, la radio, les tracts, les affiches ou les meetings comptent toujours autant. Mais ces nouveaux outils ont l’avantage de démultiplier la parole des candidats de façon simple, ultrarapide et spontanée », explique Benoist Apparu, ministre du Logement et ancien responsable de la vie numérique à l’UMP. Une info ou un commentaire vont ainsi toucher le maximum de gens de façon exponentielle, en s’affranchissant des filtres journalistiques. Un peu comme si on organisait virtuellement une réunion publique géante », poursuit-il.

    Du contenu… et du buzz

    Hollande part avec une longueur d’avance puisqu’« il bénéficie d’environ un million d’adresses mail récoltées lors du vote pour les primaires socialistes en octobre », analyse Benoît Thieulin, patron d’une agence de Web social. Un vrai trésor de guerre. En attendant que Nicolas Sarkozy se déclare et de connaître son projet, le parti présidentiel a choisi de son côté de mener une politique d’escarmouches et de ripostes tous azimuts. Le vainqueur, en mai, sera aussi celui qui aura su occuper le plus efficacement l’espace numérique. A grand renfort de contenus pédagogiques, certes, mais aussi de vidéos croustillantes, voire de rumeurs malveillantes. Clics, claques… Sur le Net plus qu’ailleurs, tous les coups sont permis!

     

     Chaque candidat a ses astuces pour exister sur , et certaines équipes de campagne ne manquent pas d’inventivité pour tirer leur épingle du jeu.

    Hollande et Bayrou enrôlent des « volontaires »

    Engagez-vous! fait appel à toutes les bonnes volontés depuis mardi dernier sur son site.

     

    Au Parti socialiste, où l’on a beaucoup étudié la campagne de Barack Obama en 2008, l’équipe de François Hollande espère, elle, recruter sur la toile (Toushollande.fr) une armée de 150000 volontaires pour les envoyer sur le terrain, faire du bon vieux porte-à-porte auprès de 5 millions de Français. « Un abstentionniste sur 14, rencontré dans un contact direct, se déplace pour aller voter, c’est mieux qu’après une distribution de tracts », souligne Claire Heuzé, la responsable de la mobilisation de terrain. Une grande journée d’action devrait avoir lieu mi-mars.

    Mélenchon et Joly à l’heure des webséries

    Depuis le 21 novembre, tous les lundis, le site de campagne du Front de gauche (Placeaupeuple2012.fr) met en ligne une websérie politique baptisée « En marche » avec un superhéros : Jean-Luc Mélenchon, lui-même auteur d’un des blogs politiques les plus lus du Net.

    Les écologistes, eux, avaient créé le buzz en décembre en détournant des vidéos de chatons (qui pullulent sur la Toile) pour en faire une série intitulée « L’abstention fait peur aux chatons ». Ils préparent désormais de petits clips — dont les scénarios sont en cours d’écriture — expliquant le programme de Joly. Un site de soutien à la candidate (www.avecevajoly.fr) va par ailleurs être lancé aujourd’hui pour offrir à ses partisans la possibilité d’envoyer leurs idées de vidéos à réaliser ou des projets de mobilisation. « Contrairement au PS ou à l’UMP, on ne donne pas des choses prémâchées aux militants, notre site fera appel à leur esprit créatif », explique Frédéric Neau, responsable de la campagne numérique d’EELV.

    Marine Le Pen tisse sa toile

    Le FN a toujours accordé beaucoup d’importance à Internet. « Cela nous permet de communiquer avec des gens qui peuvent nous voir tels que nous sommes et pas comme nous décrivent nos adversaires ou les médias », souligne David Rachline, qui supervise la campagne de Marine Le Pen sur les réseaux sociaux. En plus du site officiel du FN, pas moins de 4 sites vont décliner la campagne de la candidate : « Marine Le Pen 2012 », « les Jeunes avec Marine » (sous-titré « Ici la France, les Français parlent aux Français »), « la Toile bleu Marine » et le « Comité bleu Marine ». Objectif : diffuser le programme de la candidate, des argumentaires et dialoguer avec les internautes. Au-delà du FN, de très nombreux sites et blogs d’extrême droite coexistent sur la Toile. « François de souche », en pointe sur les questions d’islam et d’immigration, est des plus actifs.

    Pastiches et spams à l’UMP

    Le Parisien


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  • Et on voudrait nous imposer la règle d'or ?


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  • Jean-Luc Mélenchon en meeting à Montpellier, le 8 février 2012.

    Jean-Luc Mélenchon en meeting à Montpellier, le 8 février 2012.AFP/PASCAL GUYOT

    Montpellier, envoyé spécial - Précédé de quelques musiciens, Jean-Luc Mélenchon a fendu une foule compacte pour rejoindre la tribune. Selon le Front de gauche, ils étaient 8 000 réunis, mercredi 8 février, au parc des expositions de Montpellier. Il y a des jeunes et des plus vieux, des drapeaux du Parti de gauche et du Parti communiste (PCF), ceux qui ont arrêté leur choix, ceux qui hésitent toujours et d'autres encore qui sont venus par curiosité.

    Dans une interview accordée à Midi Libre, mercredi, le candidat du Front de gauche à la présidentielle assurait avoir des chances d'être au second tour de la présidentielle. Peu sont aussi optimistes, mais tous espèrent que M. Mélenchon arrivera à faire entendre la voix de la gauche de la gauche dans la campagne présidentielle. "Il faut être réaliste, Mélenchon ne sera pas au second tour", reconnaît André, un militant de longue date du PCF. L'enjeu, estime-t-il, est d'engranger le plus de voix possible – pourquoi pas "un score à deux chiffres"– pour faire infléchir la position de François Hollande.

     

    "Chaque point que Mélenchon gagnera au premier tour éloignera le PS de la tentation du capitalisme", renchérit Albert, un autre "vieux de la vieille" du PCF. Albert, 72 ans, est agréablement surpris du tour que prend la campagne de M. Mélenchon. Il était plutôt sceptique quand son parti a décidé de ne pas présenter de candidat. "Cet accord électoral a été un crève-cœur pour moi. On a avalisé le fait que le PCF était politiquement mort", regrette ce retraité de la fonction publique. Le candidat du Front de gauche l'a tellement convaincu qu'il "en a oublié que [ce dernier] avait été pendant des années et des années un cadre du PS".

    "Aux meeting de Marie-Georges [Buffet], il n'y avait que des têtes blanches. Ça fait plaisir de voir qu'ici, la moitié de l'assistance est composée de jeunes gens. Ma génération, c'est terminé et c'est déjà une grande victoire pour Mélenchon et pour la gauche d'avoir réussi à fédérer une partie de la jeunesse", se réjouit-il.

    UN "COURS MAGISTRAL" SUR LES MÉCANISMES DE L'UNION EUROPÉENNE

    Parmi les plus jeunes, beaucoup assistent à l'un de leur premier meeting politique. Manuel a 20 ans. Au printemps, il élira pour la première fois un président de la République. Celui qui n'avait pas encore eu l'occasion de voir son candidat à la tribune est emballé "par la fermeté de son discours, par l'aura de cet homme qui renonce au renoncement".

    Il pense à s'engager au Parti de gauche, voire dans la campagne. "Les derniers développements de la crise économique donnent raison à Mélenchon sur toute la ligne", explique-t-il avec enthousiasme. Il précise : "Face à un capitalisme toujours plus féroce, on n'a pas d'autre choix que de mettre l'humain d'abord. C'est peut-être un slogan, mais je suis convaincu que c'est la seule chose à faire pour que l'on reprenne la main sur ce monde qui nous échappe."

    A la tribune, le candidat du Front de gauche s'est lancé dans une explication des mécanismes de l'Union européenne (UE) qui, assure-t-il, ôtera aux Etats leur capacité à agir de leur propre chef. Le discours est technique et l'auditoire se dissipe quelque peu. Tous ne sont pas certains qu'un meeting est le lieu pour un tel "cours magistral".

    Marion, plus convaincue que jamais par M. Mélenchon, n'est pas de cet avis : "C'est important qu'il ne prenne pas les gens pour des bœufs ! La finance en général, c'est quelque chose que l'on refuse d'expliquer au peuple. Mélenchon a le mérite d'aller au charbon pour expliquer ce qui concerne tout le monde, il fait appel àl'intelligence de chacun plutôt qu'à une idéologie."

    ILS SONT NOMBREUX À NE PAS VOULOIR ENTENDRE PARLER DE VOTE UTILE

    Hakim, lui, est toujours indécis. Il votera à gauche, c'est sûr. Mais il a été "traumatisé par le 21 avril 2002" et l'arrivée de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle. Il est tenté par un "vote de raison" pour le candidat le mieux placé dans les sondages, mais plus la campagne avance, plus il regrette la "frilosité" de François Hollande quant à la "mise au pas de la finance". Il reprend à son compte la pique de M. Mélenchon adressée au candidat PS qu'il a accusé de s'y attaquer "armé d'un pistolet à bouchon".

    Jean-Marc le précède dans la queue de la buvette et tente de le convaincre : "Les sondages se suivent et se ressemblent ; Hollande a une avance confortable. Alors, crois moi, camarade,si tu veux voter utile, vote Mélenchon !" Ils sont nombreux ici à ne pas vouloir entendre parler de vote utile.

    "J'ai 28 ans et j'ai toujours voté PS, sans conviction", déplore Marie, employée de bureau à Montpellier, qui glissera un bulletin Mélenchon dans l'urne. "Quand je vois l'état du PS dans la région, je ne suis pas fière de moi", ajoute-t-elle en référence aux malversations financières présumées de l'ancien président de la fédération de l'Hérault, Robert Navarro. Bien qu'exclu du PS, ce dernier est membre de l'équipe de campagne de François Hollande. "Quand on a l'ambition de diriger la France, on fait attention à ses fréquentations", conclut Danièle qui a quitté le PS pour le PCF dans les années 1980 et qui se réjouit " qu'une force soit en train de se reconstruire ".

    Jonathan Parienté


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  • Un film de Gilles Perret

    production La vaka
    et la cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain

    Ce film commence par une histoire locale et finit par raconter la grande histoire sociale française !


    De la naissance de l'électrométallurgie, en passant par les grands travaux des Alpes et la mutation de l'industrie, jusqu'au déploiement de l'industrie touristique, c'est l'histoire ouvrière en général que racontent les hommes rencontrés par Gilles Perret.


    Dignes et lucides, ils se souviennent de ce qu'ils furent et témoignent de ce qu'ils sont devenus dans la mondialisation.

    De mémoires d’ouvriers

    Sortie nationale le 29 février 2012

    De mémoires d'ouvriers - Synopsis

    De l'évocation de la fusillade de Cluses (1904) où les patrons tirèrent sur les ouvriers grévistes au témoignage d'un ouvrier d'aujourd'hui à l'usine de La Bâthie, le film de Gilles Perret, utilisant les images d'archives de la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain, construit la mémoire des ouvriers des montagnes de Savoie.


    Il fait vivre ses interlocuteurs d'aujourd'hui (ouvriers de la métallurgie, ouvriers-paysans en retraite, prêtre-ouvrier, ouvriers du bâtiment, syndicalistes, cadres d'entreprise, historiens) par la saveur, l'émotion, le naturel de leur parole qu'il intègre à l'espace et aux gestes de leur vie.


    Il confronte avec sympathie leurs souvenirs avec des images d'archives qui restituent la vie ordinaire des ouvriers d'autrefois, à l'usine, au chantier, à la campagne, une vie qui n'est pas dite par des mots.


    En passant de l'activité industrielle suivie par les grands travaux des Alpes, puis par la construction des stations de ski qui voit l'économie de service supplanter l'économie de production, c'est aussi l'histoire économique du dernier siècle qui est racontée. Sur fond de rapports sociaux plus ou moins favorables à la classe ouvrière, ce sont des hommes droits et lucides qui expriment leurs souvenirs.


    Au-delà du seul territoire savoyard, le film atteste sans nostalgie de la mutation d'un monde ouvrier qu'on ne voit plus, menacé de disparition par la logique économique de la mondialisation. Il interroge une histoire en train de se faire, celle des oubliés de l'histoire, rendant dignité à des visages anonymes, à des gestes perdus, à des convictions incarnées. C'est si vrai, la puissance d'illusion du cinéma est si forte que l'émotion est au cœur du film.

    « Le problème est posé : qu’est-ce qu’on a fait de notre industrie ? J’ai l’habitude de dire que si il y a eu des décisions politiques qui ont laissé partir les usines, on peut bien avoir des décisions politiques qui fassent l’inverse. » Henri Morandini / ouvrier, protagoniste du film.

    « C’est un film moderne qui raconte ce qui a disparu et que nous devons absolument revitaliser. Nous en avons les capacités, les compétences et les énergies » Mino Faita / ouvrier devenu professeur d’histoire, protagoniste du film.

    « J’ai honte d’avoir travaillé pour ce monde (le tourisme de luxe en Savoie), car je suis presque complice de recel. C’est de l’argent volé (…) Ils viennent faire les beaux, ici, avec des tapis rouges… Et nous, on les accueille, parce qu’ils nous donnent du travail. » Bernard Anxionnaz / prêtre ouvrier, protagoniste du film.

    Avant-première "politique" de "De mémoires d'ouvriers"

    Débat à l'issue de l'avant-première du film "De mémoires d'ouvriers" de Gilles Perret à Paris en présence des responsables politiques de gauche. Animé par Edwy Plenel et Patrick Apel-Muller et en présence de Martine Billard PG, Pierre Laurent PC, Pascal Durand EELV, Alain Krivine NPA et David Assouline PS ainsi que les ouvriers du film.

    http://www.dememoiresdouvriers.com/accueil.html



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