•  

    Les HLM auraient eu 100 ans en 2012 !

    H - L - M

    Trois lettres qui, au fil des décennies, se sont ancrées dans l’imaginaire hexagonal, évoquant des images aussi différentes que des quartiers neufs aux immeubles cubes, tours ou barres, mais aussi l'accès au « confort moderne » pour les salariés des années 1950, 1960, et 1970, à la place de l'entassement dans les logements insalubre des centre villes.

     

    Ces trois lettres, HLM renvoient à un concept de logement confortable à prix accessible pour tous les salaires; ce concept a 100 ans cette année.

    Car le HLM c'était aussi la solidarité, la convivialité, la vie de village… dans ces quartiers neufs et ces villes nouvelles,

     

    Aujourd'hui le terme "HLM" est délibérément remplacé par le terme "logement social": pourquoi ?

    Ce terme a l'avantage, pour ceux qui l'emploie et le valorisent, d'effacer et de faire oublier le cœur de cette notion: la modération du loyer.

     

    Le "logement social" est donc aujourd'hui un terme "fourre-tout" qui a été popularisé en parallèle  le remplacement de "l'aide à la pierre" par "l'aide personnalisée au logement"(APL). L'aide à la pierre était une subvention à la construction, ce qui permettait d'en réduire le coût et l'usage des emprunts bancaires, avec comme conséquence l'ouverture à des loyers modérés.

    Ce basculement de mode de financement est la véritable origine de la ghettoïsation de certains quartiers, car la hausse des loyers de bases, compensée par des aides aux logements pour les familles avec enfants, les y a concentré et entassé, et, en conséquence, y a détruit la mixité sociale.

     

    Car depuis la création de l'APL le prix les loyers de base a explosé, faisant disparaître les loyers modérés, et interdisant le confort moderne aux plus pauvres.

     

    Oui le "Logement social" a tué le "HLM": aujourd'hui les jeunes ménages sans enfants aux revenus même modestes ne peuvent plus y accéder à partir du moment où elles ne sont pas éligibles à l'APL. D'ailleurs, dans les vingt dernières années, les offices d'HLM ont fait disparaître ces trois lettres H, L, M de leur nom ou leur sigle comme affichage de leur forfait.

    S'ajoute à cela le siphonage du 1% logement vers la spéculation et le gadget politicien (exemple: la maison à 100 000 euros), qui a obligé les bailleurs HLM à faire appel aux banques et à leurs taux d'intérêts élevés pour financer les constructions, et la boucle sera bouclée.

    Tout cela fait qu'aujourd'hui la question du logement est redevenue l'une des préoccupations premières des Français.

     

    Alors, fêtons les 100 ans des HLM pour en revendiquer le retour, dans ce qu'il y a de premier dans le concept: le loyer modéré !

     

    Source : le blog de l'UL CGT de Dieppe


    votre commentaire
  • Monsieur,

    Je vous remercie pour votre courrier à l’adresse des Maires que j’ai lu avec une grande attention. Vous écrivez vouloir placer la question du logement au cœur du débat des élections présidentielles. Je partage pleinement votre approche et votre combat.

    Je suis Maire de Gennevilliers, une ville populaire du département des Hauts-de-Seine, située dans la première couronne de la région parisienne. Avec tous les élus, nous recevons de plus en plus de familles confrontées à des problèmes de logement : habitat insalubre, mal-logement, et qui sont contraintes d’attendre pendant des années un logement social.

    Cette crise du logement n’est pas une simple conséquence de la crise financière. Elle est le résultat de politiques volontaires renforcées par ce gouvernement, qui ont transformé le logement en marchandise et en outil spéculatif, bien loin de la conception fondamentale du droit au logement.

    Avec 64 % de logements sociaux dans ma commune, nous menons une politique volontariste visant à permettre à chacun de pouvoir se loger dignement et sans exclusion.

    Et pour ce faire, nous réalisons une programmation globale de l’habitat équilibrée avec 50 % de logements sociaux et 50 % de logements en accession. De 2011 à 2016, nous avons prévu de construire, chaque année, 750 logements par an (objectif inscrit dans notre PLH). C’est en ce sens que notre futur écoquartier accueillera 1 720 logements diversifiés. Depuis plusieurs années, Gennevilliers est une ville pilote dans l’éradication de l’habitat insalubre. Nous avons signé, en 2009, un deuxième protocole de coopération avec l’État pour éradiquer l’habitat indigne. 913 logements indignes ont été répertoriés et à ce jour 587 traités (527 fermés définitivement et 60 mis en conformité). Et nous avons relogé, à Gennevilliers, 290 ménages, représentants 571 personnes, dont 156 enfants.

    En 2014, c’est notre objectif, et nous le tiendrons, il n’y aura plus de logement indigne sur notre ville. Ce résultat est le fruit de notre politique volontariste et prouve qu’il est possible de mettre fin à l’habitat insalubre.

    Le droit au logement pour tous et partout est bien une question fondamentale pour notre société. Plus que jamais, Il est urgent de se mobiliser contre la politique désastreuse du gouvernement : baisse du budget en faveur du logement social de -20 % sur la période 2008-2011 et augmentation du soutien à l’investissement spéculatif au travers de dispositifs fiscaux qui ponctionnent sur le budget de l’État de 10,7 milliards d’euro.

    Afin d’en juger, je vous invite à observer ce qui est fait dans notre département, véritable laboratoire de mise en place des politiques nationales qui créent de nombreuses disparités, comme la vente des logements sociaux initiés par Monsieur Nicolas Sarkozy quand il était président du Conseil général des Hauts-de-Seine.

    Aujourd’hui, se loger dans notre département est de plus en plus difficile, car les prix de l’immobilier et des loyers explosent. En tout, ce sont près de 100 000 familles qui restent en attente d’un logement social.

    La création de logements sociaux est la seule solution efficace pour régler le problème dans son ensemble parmi lesquels les problèmes récurrents de l’hébergement d’urgence, du mal-logement et notamment chez les jeunes.

    10 ans après la loi de Solidarité et Renouvellement urbain (loi SRU), force est de constater que de nombreuses villes ne respectent toujours pas cette loi. C’est le cas de 14 communes sur 36 dans les Hauts-de-Seine, qui préfèrent payer de faibles amendes plutôt que d’accueillir des logements sociaux.

    Certaines municipalités, qui se vantent de construire du logement social, ne font aucun effort pour en construire de vraiment abordables, à savoir des PLAI et des PLUS. Elles font uniquement du PLS inaccessible aux couches populaires.

    L’argument du manque de foncier disponible est très souvent brandi par ces villes comme explication objective. Pourtant, le nombre de programmes de constructions de bureaux ou de logements de standing n’a jamais été aussi important.

    Entre 1999 et 2006, le nombre de logements a augmenté de 8,5 % (+ 53 129 logements) mais le nombre de logements sociaux a, lui, diminué de 3,82 % (- 6 975 logements sociaux).

    Le Conseil général des Hauts-de-Seine est un des départements les plus riches de France et a largement les moyens de mener une autre politique en faveur du logement. Pourtant, il choisit d’adopter une attitude discriminatoire sur le financement de nouveaux logements sociaux vis-à-vis des villes qui ont plus de 40 % de logements sociaux.

    Enfin, concernant l’encadrement des loyers du privé, il est inadmissible qu’aucune réglementation plus ferme ne soit appliquée : dans l’agglomération parisienne, les loyers ont augmenté de 30 % en 10 ans alors que nos concitoyens vivent des situations de plus en plus précaires, que les revenus n’ont pas augmenté, voire sont en baisse.

    Vous l’aurez compris, ma position d’élu local confronté au problème de logement quotidien de nos concitoyens, mon expérience de mise en place d’actions novatrices dans le domaine avec de nombreuses luttes menées pour obtenir les financements pour le logement social, m’amène à partager avec vous l’urgence du débat, la nécessité de répondre aux besoins du logement et de faire d’autres choix pour nos concitoyens.

    Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’un simple saupoudrage pour palier les défaillances de ces dernières années. Nous ne pouvons pas attendre que chaque candidat ajoute un paragraphe sur le logement dans son programme sous prétexte que les médias mettent, momentanément, la lumière sur ce thème.

    C’est un combat de longue haleine qui est mené depuis des années par différents acteurs, dont fait partie la fondation Abbé Pierre.

    Il s’agit de porter un autre choix de société : celui du droit pour tous contre celui de préservation des droits des privilégiés, celui du droit à la ville pour tous contre celui de la spéculation qui entraîne l’exclusion.

    C’est pourquoi, j’ai fait le choix de m’engager dans un rassemblement large de forces politiques, associatives et de citoyens : le Front de Gauche. Le Front de Gauche porte sur le fond cette question et propose des solutions concrètes pour un véritable changement : un plan d’urgence nationale pluriannuel de 200 000 logements sociaux par an pendant cinq ans, comprenant un volet spécifique de logements étudiants et pour les jeunes ; un budget du logement à hauteur de 2 % du PIB ; un encadrement des loyers du public et du privé pour atteindre l’objectif que le loyer ne représente pas plus de 20 % des revenus des familles.

    Dans l’espoir que ces quelques éléments livrés à partir de mes expériences locales puissent donner un autre éclairage sur les problèmes du logement, je vous propose de porter ensemble des alternatives, en construisant un front uni pour un véritable changement.

    Je vous prie de croire, Monsieur, à l’assurance de ma considération distinguée.

    Jacques BOURGOIN Maire de Gennevilliers - Conseiller Général des Hauts-de-Seine


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique