• Sarkozy/école : « massacre à la tronçonneuse »

    Le chef de l’État a présenté hier ses vœux à la communauté éducative. Le candidat Sarkozy a annoncé un saccage en bonne et due forme de l’Ecole.

    - un véritable massacre à la tronçonneuse !

    En prenant comme modèle d’exemplarité, l’autonomie des universités, pour faire de même avec l’École, le pire est à venir.

    L’évaluation des enseignants par les chefs d’établissement est une étape fondamentale dans la casse des métiers de l’éducation. Elle instaure la concurrence entre les personnels éducatifs et transforme les chefs d’établissement en managers, sans qu’ils en aient la compétence. Comment donner aux enseignants les moyens intellectuels de transmettre des savoirs si leur liberté pédagogique est une fois de plus mise à mal ?

    Avec l’autonomie des établissements, la volonté de Nicolas Sarkozy est claire : créer des établissements scolaires de différents niveaux et ainsi provoquer des apprentissages différents en fonction des moyens de ces établissements.

    Nicolas Sarkozy a posé aujourd’hui une pierre de plus dans la construction d’une école inégalitaire : une école dans laquelle les chefs d’établissements, devenus petits patrons d’établissements autonomes et concurrentiels, pourront recruter des personnels plus ou moins formés et décider de leurs projets pédagogiques, en fonction des moyens financiers des collectivités locales, des entreprises ou même des parents.

    L’ambition que le PCF et ses partenaires du Front de gauche ont pour l’École n’est pas celle de mettre en avant les plus méritant en laissant les autres de côté, mais bien de permettre la réussite de tous les élèves, de transmettre à tous une culture commune ambitieuse. Cela nécessite un service public national, assurant un accès aux savoirs égal sur tout le territoire, des personnels maîtrisant leur métier (formations initiales ambitieuses, développement de la formation continue), des équipes pédagogiques et éducatives sous statut de la fonction publique d’État pour garantir l’égalité dans tout le pays et enfin, l’arrêt des suppressions de postes et des recrutements à la hauteur des besoins.

    Parti communiste français,

    Paris, le 6 février 2012.


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    Lyon capitale de la culture, le titre ne serait pas usurpé au vu de la diversité et de la qualité des équipements de cette métropole. Outre ses musées, sa Biennale d’art contemporain, toutes les musiques y ont droit de cité avec, notamment, l’Orchestre national et son auditorium (200 000 spectateurs par an) et l’opéra (150 000 spectateurs) avec son orchestre, son chœur et son ballet. Tout cela a un coût pour la collectivité et pour les finances publiques. En notre temps, la culture serait-elle un luxe encore possible ?

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    La Piscine serait-elle vide qu’on la visiterait encore pour cette lumière exceptionnelle, dispensée par sa magnifique verrière rayonnant comme un soleil, comme le couronnement de l’architecture Art déco d’Albert Baert, au tournant des années trente, à qui la ville avait demandé de construire la plus belle piscine de France, considérée aussi, pendant des années, comme la plus moderne. Elle est en soi un monument, qui fut bel et bien un établissement de bains, dont photos, maillots et objets d’époque portent toujours
témoignage.

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    «Cher Jean-Pierre, si tout le monde prenait sa douche sous une chasse d’eau, il y aurait moins de merdeux sur terre… » Ainsi Jean L’Anselme me dédicaçait-il ses Poèmes cons, il y a quelques années. Poétiquement incorrect, L’Anselme, qui vient de mourir à la veille de son 91e anniversaire. Lui qui disait que « l’humour est enfant de poème qui n’a jamais connu de loi », avait pourtant commencé son œuvre très sérieusement, dans l’immédiate après-guerre, avec une poésie militante et engagée dans une veine proche de Prévert (À la peine de vie, le Tambour de ville – prix Apollinaire, 1948).

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    Alain Seban a annoncé lundi que l’institution qu’il préside a dépassé le seuil des 3,6 millions de visiteurs des collections permanentes et des expositions en 2011, avec 3 611 693 personnes au total, marquant une progression de 40 % en cinq ans. Les expositions temporaires ont rassemblé 2 075 873 visiteurs, en hausse de 29 % par rapport à l’année précédente et dépassant le précédent record établi en 2009 grâce aux expositions Kandinsky et Calder.

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    «Un cirque est un roulement de masses, de gens, d’animaux et d’objets. L’angle, ingrat et sec, s’y comporte mal. Allez au cirque. Vous quittez vos rectangles, vos fenêtres géométriques et vous allez au pays des cercles en action. C’est si humain de casser les limites, de s’agrandir, de pousser vers la liberté… » C’est ainsi que Fernand Léger, visiblement influencé par son ami Prévert dans ce fameux texte (1) de 1949, évoque « l’énorme cuvette et ses formes circulaires », ce cirque qui, disait-il à la fin de sa vie, « a été l’événement de (mon) enfance qui revient dans (ma) peinture ».

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    Bedos, soixante-dix-sept piges au compteur, belle crinière blanche, regard coquin, malicieux, regard d’enfant espiègle toujours prêt à jouer un mauvais tour, élégant jusqu’au bout de la cravate, déboule sur scène, allure de vieux boxeur fatigué mais qui n’a pas dit son dernier mot. En piste ! En scène !

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    Bob Wilson est américain. Il est né à Waco, au Texas. En 1971, il présente le Regard du sourd, en France. On assiste dès lors à la naissance d’une nouvelle grammaire théâtrale, à quelque chose d’inédit en Occident. La pièce est muette, la durée dilatée, la plasticité des tableaux sidère. Bob Wilson met en place une esthétique de la commotion. Aragon écrit : « Je n’ai rien vu d’aussi beau » et parle « d’une extraordinaire machine de liberté ». Bob Wilson réactualise le sublime où l’effroi se convertit en fascination.

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    Aller voir en famille, pour les fêtes de Noël, Automne et hiver (1) de l’auteur suédois Lars Noren, pièce mise en scène par Agnès Renaud (Compagnie 
de l’Arcade, sise à Soissons), relèverait à première vue du masochisme tribal, dans la mesure où c’est justement de la famille en tant que « nœud de vipères », comme disait François Mauriac, qu’il est terriblement question dans ce règlement de comptes à répétition qui a lieu dans la salle à manger de père et mère qu’on n’honore pas, lesquels, ainsi mis à l’épreuve, renvoient la balle comme ils peuvent. C’est affaire d’énergie 
dans les griefs.

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    Retrouvez, chaque semaine, toute l'actualité cinéma avec les critiques de films de la rédaction.

    Notre sélection ...

    L’Empire des Rastelli, d’Andrea Molaioli
    Bruegel, le moulin et la croix, de Lech Majewski
    Maître du monde, d’Enrico Giordano
    Fruit défendu, de Dome Karukoski
    Corpo celeste, d’Alice Rohrwacher

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    JAZZ. « Jazz Icons » - séries 5 Blakey, Coltrane, Griffin, Hubbard,
Kirk, Monk.


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  • Samedi 25 juin à Montceau et au Creusot

    Parti Communiste Français

    Bienvenue à toutes et à tous, et merci d'avoir répondu aussi massivement à notre appel.

    Derrière la banderole de la CSS, TOUS ENSEMBLE, nous sommes rassemblés pour clamer notre INDIGNATION et notre DETERMINATION.

    Fortes du soutien de 31 municipalités et de 7 Conseillers Généraux, les 43 organisations de la Coalition Solidarité apprécient à sa juste valeur ce soutien à notre action et plus particulièrement à l'égard de toutes les actions engagées par les personnels hospitaliers au travers de son intersyndicale en interne et avec le soutien de la Coalition Solidarité Santé en externe.

    Tous ensemble, nous dénonçons la mise en oeuvre par le gouvernement de la loi HPST-Bachelot-Sarkozy qui frappe de plein fouet nos hôpitaux.

    Au travers des décisions prises par le représentant de l'Etat se dessine en fait un projet de démantèlement de l'offre publique de soins sur la CCM au profit du secteur privé à but lucratif.

    Mettons un terme aux options purement comptables qui étranglent financièrement le secteur public hospitalier et qui pèsent sur les conditions de travail des salariés et de soins des usagers.

    Nous ne sommes pas disposés à accepter une restriction d'activité de nos hôpitaux qui appauvrirait la couverture de santé publique sur notre territoire communautaire. Non les centres hospitaliers de Montceau et du Creusot, ne pourraient pas « absorber » le surcroît d'activité qui proviendrait d'une fermeture totale ou partielle de services dans l'un ou l'autre de ces hôpitaux.

    Nous devons obtenir un engagement clair de l'Etat pour le financement d'une offre publique de soins de qualité.

    Les menaces sur nos hôpitaux sont plus que jamais présentes. La population des deux bassins de vie doit rester attentive et mobilisée pour :

    > Réaffirmer la volonté des usagers et des hospitaliers de voir l'offre de soins pérennisée sur la CCM, voire développée, avec des investissements permettant la construction d'un hôpital public neuf dans les plus brefs délais,

    > S'opposer à un démantèlement des activités de soins sur la CCM au profit du secteur privé à but lucratif,

    > Garantir le maintien des emplois, condition indispensable pour préserver une offre de soins de qualité et répondre ainsi aux besoins de la population.

    Telle est, en ces termes, la motion adoptée par 31 communes, 7 Conseillers Généraux et portée par les 43 organisations de la Coalition Solidarité Santé plus que jamais déterminée à aller aussi loin que possible avec l'ensemble de la population, usagers de surcroît et l'ensemble des professionnels de santé naturellement rattachés à leur intersyndicale professionnelle et interprofessionnelle pour faire avancer leurs légitimes revendications.

    Nous ne pouvons pas laisser passer les menaces qui pèsent tout particulièrement sur l'Hôtel-dieu. L'Etat a préconisé le dépôt de bilan, voire la liquidation, cas unique aujourd'hui en France à l'égard d'un centre hospitalier de cette taille.

    Nous ne le rappellerons jamais assez, Montceau et le Creusot sont plus que jamais associés pour porter ensemble cette exigence d'offre de soins par un partage territorial intelligent.

    La Directrice de l'Agence Régionale de Santé nous a affirmé que Chalon n'a pas vocation à cannibaliser Montceau ou le Creusot. Dont acte, nous serons vigilants. Ceci nous conforte dans cette idée que nous devons trouver une réponse publique au maintien de l'offre de soins sur le territoire de la CCM.

    La santé ne doit pas devenir une marchandise et ses salariés des mouchoirs jetables... Plus de 100 emplois ont déjà disparu.

    Nous ne sommes pas dupes ! L'hôpital public subi de plein fouet des attaques orchestrées :

    pénurie de personnel médical, manque d'infirmières, sous-financement délibéré par la tarification dite à l'activité, limitation abusive de l'enveloppe budgétaire nationale. Nous assistons à l'échec massif de la technostructure, le déficit organisé des hôpitaux s'envole allègrement... Pendant ce temps, la Générale de Santé, qui possède 180 cliniques privées, a versé 420 millions d'euros à ses actionnaires...

    A cela, nous disons, NON ! L'hôpital public a vocation de soigner tous les assurés sociaux de la même façon.

    Le privé à but lucratif soignera chacun à la mesure de l'assurance qu'il pourra se payer.

    Refusons ce processus. La Santé est un bien public non monnayable !

    Ici, sur notre territoire communautaire, nous crions haut et fort que nous sommes :

    INDIGNÉS par les mesures gouvernementales prises à rencontre de nos deux hôpitaux,

    INDIGNÉS par la création en 2009 du GCS présenté comme la solution miracle aux problèmes financiers de nos deux CH,

    INDIGNÉS car, non seulement le GCS n'a pas conduit au retour à l'équilibre financier, mais il a appauvri l'offre de soins, dégradé outrageusement les conditions de travail des personnels.

    INDIGNÉS par l'incapacité de la tutelle à mettre en place au sein de la CCM une offre de soins structurante, équilibrée, non partisane,

    INDIGNÉS mais également DÉTERMINES

    DÉTERMINÉS à montrer à l'ARS que la population de la CCM s'est rassemblée pour dire NON au démantèlement de l'offre de soins,

    DÉTERMINÉS à exiger un véritable débat démocratique pour élaborer un projet médical ambitieux et réaliste,

    DÉTERMINÉS à exiger l'engagement de l'état pour la construction d'un nouvel hôpital public neuf seul solution pour :

    • pour gagner en organisation au service des patients et réaliser de réelles économies,

    • pour gommer ces rivalités absurdes trop bien entretenues entre le Creusot et Montceau,

    •  pour retrouver une attractivité en rapport avec une offre de soins de qualité,

    •  pour permettre dès maintenant une meilleure adhésion du personnel et rendre ainsi plus aisée la période transitoire qui doit être la plus courte possible,

    •  C'est la raison pour laquelle, nous réaffirmons , en attendant la construction de l'hôpital neuf, le maintien de tous les lits, de tous les services, de tous les emplois, la résorption des déficits par l'Etat et l'abrogation de la loi Bachelot.

    Les jours, les semaines et les mois à venir seront déterminants, ils nous invitent à rester vigilants et à répondre, à chaque fois que nécessaire, comme vous l'avez fait aujourd'hui à l'appel au rassemblement pour gagner........... PARCE QUE NOTRE CAUSE EST JUSTE.

     

    Notre droit à la santé n'est pas négociable !   

        

    Texte de fin de manifestation

    Dans notre intervention d'accueil, nous avons fustigé l'autoritarisme gouvernemental

    qui s'oppose aux besoins exprimés majoritairement par les populations.

    Les réformes successives ignorent le besoin incontournable de recettes nouvelles

    pour répondre à des besoins en augmentation. Comme pour les retraites, la politique familiale et l'indemnisation du chômage, la réforme du financement de la Sécurité sociale est au coeur du débat pour une autre répartition des richesses, exigence portée majoritairement par la population.

    Nous l'avons dit, le système de santé doit sortir des logiques comptables qui, sous prétexte d'économie dans les dépenses de l'assurance maladie, ne visent qu'à transférer sur le budget des familles les dépenses de santé. L'objectif est d'ouvrir aux logiques de marché en privatisant l'activité et de confier la couverture maladie et de la perte d'autonomie aux assurances privées.

    De nombreuses luttes menées dans le secteur de la santé sur l'amélioration des conditions de travail, la reconnaissance des qualifications et de la pénibilité, l'exigence en terme d'emploi/formation, n'ont pour seul objectif qu'une meilleure réponse pour le droit aux soins pour toutes et tous.

     

    Des luttes professionnelles trouvent aujourd'hui appui et complémentarité avec toutes les actions menées unitairement. Aujourd'hui, 25 Juin 2011, nous en donnons l'exemple !

    La Coalition Solidarité Santé, avec ses organisations syndicales, ses associations et ses partis politiques et appuyée par les élus locaux, en appelle à la vigilance et vous donne rendez-vous dans les jours et les semaines à venir pour porter avec elle l'exigence de nos revendications communes.

    Et dites le ! chez vous, dans votre entreprise, dans vos bureaux, dans vos commerces !

    NOTRE CAUSE EST JUSTE et notre droit à la santé est inaliénable.

    Coalition Solidarité Santé

    Voir les photos de la manifestation 


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  • Lettre ouverte et écorchée à tous ceux qui estiment qu’avec 456 euros par mois nous parasiterions la société française

    Voilà encore une erreur de Pôle Emploi qui va me pénaliser à l’approche de Noël.

    Ils ne m’ont jamais aidé à trouver un emploi, un remplacement, un stage, une formation et en bonne citoyenne bienveillante qui ne doit pas manifester trop d’acrimonie, être contente d’être dans un système qui a pensé la question sociale, je souris souvent même quand je réclame un droit, un dû.

    Je suis même emplie de bienveillance parce que j’entends leur mal être depuis le remaniement et la fusion Assedic ANPE. Je lis les livres des conseillères qui dénoncent et du coup je ne peux pas leur en vouloir.

    Voilà près de quatre ans, un grand employeur qui a signé la charte de la diversité dans le cadre de la promotion de l’égalité des chances m’a fait chuter socialement dans l’irrespect le plus total de mon intégrité morale et du droit du travail à géométrie variable visiblement. De professeur que j’étais, je me suis retrouvée au RMI à l’époque. Depuis ce moment-là, j’ai cherché, cherché, cherché du travail, me suis réorientée et reconvertie sans l’aide de Pôle Emploi.

    J’ai fini par décrocher la possibilité de vivre un an d’un travail intelligent et épanouissant. J’accédais même au régime d’intermittence. Fin octobre approchait et je savais que j’arriverais en fin de droit, je n’ai pas su réalimenter l’accès à l’intermittence, je redoutais le retour aux minima sociaux mais me consolais en me disant c’est mieux que rien, au moins survivre, payer le loyer, ne pas tomber plus bas, ne pas se retrouver comme tant de naufragés du capital à la rue. Une femme à la rue comme tant d’autres qui s’abimerait sous les regards d’indifférence.

    J’ai l’énergie de la joie et du désespoir. De ces fils et filles d’ouvriers qui savent ce que c’est la crise depuis l’enfance, qui savent qu’avec peu on fait parfois beaucoup, qui n’ont rien contre le travail qui peut rendre digne et enthousiaste. Il existe bien celui-là non ?

    Avec cette énergie, j’ai cherché, cherché, cherché du travail, tantôt j’étais trop diplômée, tantôt pas assez dans le domaine ultra pointu requis alors qu’en quelques jours un salarié de la boîte en question aurait su sûrement utiliser mes neurones pour m’apprendre vite et au mieux les savoir-faire requis. C’est comme si on oubliait que l’apprentissage sur le tas, au vif du sujet valait aussi tous les diplômes et n’est souvent pas une perte de temps mais un atout pour une entreprise.

    Fin octobre pointait le bout de son nez et je ne voyais rien venir et j’étais déjà fatiguée d’avoir envoyé partout aux quatre coins de la France et même en Allemagne et même jusqu’en Chine des candidatures pour enfin poser mon balluchon de précarité, m’ancrer mieux dans une vie sociale, citoyenne comme ils disent et économique. Rien. Des petits plans peut-être, des contrats aidés ? Non même pas ça, je n’y accédais pas. On est d’ailleurs nombreux à ne pas y accéder : pas assez ceci, pas assez cela.

    Alors j’ai anticipé ma demande de dossier d’ASS pour percevoir les 456 euros de minima sociaux qui me permettraient au moins de faire patienter le propriétaire de mon appartement. J’ai écrit une fois, deux fois, trois fois à Pôle emploi pour avoir le dossier. On m’a dit pas maintenant, demandez-le plus tard, c’est trop tôt puis on m’a dit on vous a déjà envoyé un dossier, puis vous ne nous avez pas renvoyé le dossier de demande d’allocation retour à l’emploi qui nous permettrait d’obtenir un rejet qui serait la preuve que vous avez droit peut-être après examen aux 456 euros d’ASS. Mais je n’avais rien reçu de Pôle emploi aucun dossier. Ce matin, je téléphone, on me dit venez chercher le dossier, ce même dossier que je demande depuis fin octobre, ce même dossier qui est censé être parti le 10 novembre et nous sommes le 24 novembre.

    Alors doucement je me suis laissée glisser au sol parce que je n’en peux plus, j’ai posé mon front contre le faux parquet froid de mon appartement et j’ai pleuré bruyamment comme une petite fille de bientôt quarante ans pourtant. Pleurer de ne pas avoir en même temps déposé un dossier de RSA, la même somme mais une autre administration la CAF parce que je sens que je vais me faire entourlouper par Pôle Emploi, que la CAF ne paiera que si Pôle Emploi refuse et que le temps que tout ceci se passe décembre sera là, Noël arrivera et à Noël c’est toujours plus terrible et humiliant de ne pas avoir un sou. J’ai pleuré aussi parce qu’avec tous mes jolis diplômes de 3e cycle, mes expériences multiples, mon énergie de vouloir bien faire, je reste dans mon jeu de l’oie de la précarité, celui dans lequel on est toujours le dindon de la farce. Ces oies qui se font traiter de noms d’oiseaux par des secrétaires d’état, des ministres, des Wauquiez, des clubs de pensée qui pensent réellement qu’on abuse le système social français quand on surnage à peine avec 456 euros par mois.

    Il paraît que je suis belle, intelligente et drôle. Ça me fait une belle jambe. Que doivent vivre ceux qu’on trouve laids, bêtes et fades ?

    Je n’ai plus l’énergie ce matin. Wauquiez qui nous traitait de parasite cet été, aimerait-il lire la pile de candidatures envoyées. Les espoirs et les projections fatigantes qu’on construit. On se dit : il faudra chercher un appartement à 1000 km de chez moi, je n’aurai plus d’amis, plus de toubib de confiance, plus mes épiciers du quartier mais j’aurai un vrai travail, on postule, on espère, on est parfois convoqué, on fait son grand numéro de charme. Et rien. On recommence à l’est, à l’ouest, au sud, au nord, à chaque fois on s’imagine la vie qui va avec et… rien. Pendant ce temps-là ce garçon que vous venez enfin de rencontrer avec qui vous êtes bien, se pose des questions. Pourquoi tu veux partir si loin si tu m’aimes ? On se sent infidèle alors qu’on voudrait juste un travail pour retrouver l’énergie, le capital suffisant pour l’inviter au restau de temps en temps, revenir vers lui moins abattue par la précarité. Je sais que certains copains la vivent mieux que moi, ils me traitent même d’aliénée, disent que le travail c’est l’aliénation, que mon féminisme c’est de l’aliénation que je souhaiterais troquer un mec, un mari contre un patron quand je leur explique que pour moi le travail c’est aussi un facteur d’émancipation. Je ne sais plus quoi dire, quoi penser, je pleure la tête contre le plancher, rassembler tous les papiers pour ce fichu dossier me paraît être l’ascension de l’Everest pour 456 euros. En fait, j’ai honte, je voudrais pouvoir leur dire : gardez-la votre aumône, expliquez-nous comment on peut vivre avec ça ? Expliquez-nous pourquoi tout l’été je n’ai pas pu être reçue comme il faut par une conseillère Pôle Emploi, que j’ai dû trouver auprès d’amis des conseils pour ma recherche d’emploi, ma stratégie. J’ai mal partout, j’appelle l’amoureux pour lui dire que j’ai besoin de lui, que je n’arriverai pas à aller à Pôle Emploi seule ce matin parce que je suis fatiguée, à bout, humiliée et que c’est injuste d’avoir appris au téléphone qu’ils mettront trois semaines à traiter un dossier qu’ils prétendaient avoir envoyé le 10 novembre et qui n’est jamais parti ou arrivé. On est le 23 novembre, si je dépose le dossier aujourd’hui, dans trois semaines ils me diront si je peux prétendre à la solution de précarité A dite ASS, si c’est rejeté il faudra donner ce refus à la CAF qui examinera la solution B dite RSA. On aura perdu un mois et Noël sera là. J’appelle l’amoureux, il est sur messagerie. J’envoie un SMS : tu pourrais m’accompagner à Pôle Emploi ce matin, je suis tellement fatiguée, j’ai besoin de toi.

    On a mis sa fierté de côté mais l’amoureux est au travail, il finira son chantier en début d’après midi. On s’appelle, ça capte mal alors ça crée de la zizanie. On préfère lui renvoyer un texto qui dit : t’inquiète c’est pas grave.

    Je me retrouve accroupie la tête contre le canapé, où est passée ma belle énergie qui amuse les copains et les amoureux au début ? celle qui fait bouger des montagnes parfois.

    Alors je me relève, je rassemble les papiers. Je relance un employeur par mail que je suis allée voir sans être convoquée pour lui montrer à quel point j’aimerais bien travailler chez lui. J’en rappelle un autre en prenant une voix énergique. Je finis par retrouver les papiers qu’il faudra pour le dossier ASS et je m’aperçois que je n’ai travaillé que 4 ans et demi dans les 10 dernières années parce que j’avais pris deux ans de disponibilité à l’époque. Et il faut avoir travaillé au minimum 5 ans dans les 10 dernières années pour prétendre aux ASS la solution A. Alors je serai recalée de la solution A, ne vaut-il pas mieux que j’anticipe la solution B pour avoir un tampon daté de la CAF qui du coup prendra cette date comme début possible de mon retour à la précarité dans leur tunnel à eux, le tunnel B ? Oui ça mérite réflexion. Mais je suis si fatigué, le rimmel a coulé partout, j’ai le dos qui craque et j’ai la fatigue des jours de règle.

    Germaniste, femme de communication, j’ai le goût du contact et du travail bien mené. Capable de prendre des initiatives, j’aime aussi le travail en équipe et mener à bien une pleurnicherie déclenchée par Pôle Emploi et ce manque de tendre.

    Ne vous arrêtez pas aux diplômes, il y en a toujours trop ou pas assez, à 39 ans j’ai acquis une maturité et une autorité naturelle qui me permettront de rassembler mes esprits, mais à 39 ans il arrive encore qu’on me demande à la SNCF si j’ai la carte 12-25. Alors vous voyez !

    Rassurer l’employeur on n’est ni trop vieille, ni trop jeune, ni trop mieux que lui. Et moi, là, qui me rassurerait un peu ? il faut cocher A et B, se relever, se remaquiller et recommencer le cirque de l’aliénation comme disent mes petits copains d’extrême gauche qui hériteront ou ont déjà hérité de la maison de papa-maman et ne pas parler de mon nom de famille qui ne rassure pas l’employeur. Et ne pas écrire ça ici parce que c’est de la victimisation rien que d’en parler, et rien que d’y penser !

    Il s’est immolé là-bas. Ce chômeur de Tunisie. Ici nous nous consumons dans une petite mort lente où tout ce qui fait notre beauté et notre grâce se dissout dans la solution A ou B.

    Sommes-nous des parasites ?

    Nadia Mokaddem
    Montpellier, 24 novembre 2011.

    http://juralib.noblogs.org/


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  • L’UEC a lancé à la rentrée de septembre une campagne nationale pour la nationalisation du logement étudiant. Elle rencontre depuis un succès auprès des étudiants, mais aussi d’élus, de citoyens qui appellent à sortir les besoins premiers de toute personne des logiques de marché qui se font sur notre dos pour l’enrichissement de quelques uns. A la fin du mois de novembre, le retard dans le paiement des bourses pour la quasi totalité des étudiants a mis en lumière le démantèlement organisé des CROUS et dont nous sommes les premières victimes tout comme les personnels des Oeuvres universitaires. Quand le gouvernement ne donne pas aux CROUS les moyens de fonctionner, ce sont plus de 25% des étudiants touchés par ces retards de bourse. Les étudiants communistes dénoncent cette précarité que nous subissons tous les jours. A travers une parodie de Bref, la série humoristique de Canal +, nous dénonçons la situation en partant des propos de Benoist Apparu, ministre du logement, qui expliquait il y a peu qu’il attendait qu’on lui montre la précarité étudiante.

    Ce clip de deux minutes, s’ouvrant sur les propos que Benoist Apparu a tenu, déclarant qu’il attend qu’on lui démontre la réalité de la précarité étudiante, montre le quotidien d’un étudiant qui pour payer ses études doit économiser sur la nourriture, la santé, trouve des difficultés à payer son loyer … Cet étudiant, bien déterminé à réussir, prend conscience que cette situation n’est pas une fatalité mais la conséquence de politiques qui visent à faire de l’Enseignement Supérieur le lieu où s’enseigne la précarité généralisée.

    Avec ces scènes qui sont malheureusement tirées du quotidien de la majorité d’entre nous, les étudiants communistes rappellent donc avec humour, les conditions de vie et d’étude que nous subissons. Le gouvernement de Sarkozy n’a de cesse de se glorifier de son bilan sur la LRU, persiste à rabaisser notre qualification et à soumettre nos études à la si capricieuse économie de marché, soumet nos besoins fondamentaux tels que le logement aux intérêts des plus riches, et reste bien silencieux sur la situation de nos bourses toujours incertaine.

    On peut alors admirer le résultat que les étudiants issus des classes populaires sont de moins en moins nombreux (- 6% depuis 2007) que le taux d’échec dès la première année (50%) et la précarité étudiante atteignent un niveau sans précédent, c’est bien la sortie de nos besoins des logiques de marché qui permettront de changer radicalement nos conditions de vie et d’étude. N’en déplaise à Benoist Apparu, les étudiants n’entendent plus baisser l’échine mais bien relever la tête et résister contre l’orchestration de ces régressions sociales.

    Le buzz enfle sur internet

    Le clip de campagne de l’UEC sorti en fin de matinée fait déjà le buzz sur les réseaux sociaux ! Dénonçant les conditions de vie des étudiants, il les appelle à s’engager pour changer la situation qui n’est pas une fatalité mais une politique mise en œuvre pour faire de l’Université un lieu où s’enseigne la précarité généralisée.

    Ainsi, en deux heures à peine, ce sont déjà plus de 1 000 personnes qui l’ont visionné sur les différentes plate-formes sur lesquelles il est posté.


    http://www.etudiants-communistes.org/


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