• Une des phrases vraiment importantes de l’article ci-dessous il me semble c’est celle-là :

    "On ne peut pas expliquer aux contribuables allemands qu’il doivent faire des choses que d’autres ne veulent pas faire, tout en demandant de l’argent aux contribuables allemands » pour aider ces autres", a-t-il martelé.

    Oui oui.

    Traduction : "Eh oh, si vous ne tenez pas "vos" travailleurs, ça va finir par foutre le bordel chez "nos" travailleurs."

    On a bien compris là, dans cette phrase du ministre allemand, que l’Etat bourgeois allemand, fer de lance de l’impérialisme américain en Europe, souhaite, avec la complicité de tous les clébards qui lèchent les miettes, étouffer TOUTES les classes populaires européennes alentours pour que LES TRAVAILLEURS EN ALLEMAGNE NE SE RÉVOLTENT PAS !

    Imaginez un peu que le "prolétariat allemand" percute qu’il n’y pas de "prolétariat allemand" mais un prolétariat mondial , et qu’il n’y pas de "capitalisme allemand" mais un capitalisme impérialiste globalement apatride, sous perfusion de ET perfusant la maison-mère américaine !

    QUEL BORDEEEELLLL :-D

    L’objectif réel d’Angela et consorts est là : étouffer les révoltes des travailleurs Grecs, Italiens, Portugais...sous la misère et la quête de la pitance quotidienne, "lumpenprolétariser" les populations exploitées partout "autour", au risque de la résurgence du fascisme partout en Europe, pour éviter à tout prix qu’implose le soi-disant si idyllique "modèle allemand".

    Car si ce modèle tant vanté de collaboration de classe explosait en vol, que les contradictions internes à ce pan local de la domination impérialiste devenaient soudainement plus fortes, trop fortes, et que les yeux des travailleurs de ce pays en viennent à s’ouvrir sur la réalité de leur exploitation, sur la réalité de ce marché de dupes...

    BANG !Un spectre revient hanter l’Europe et Angela a très peur .

    ...Marx et Engels l’ont toujours dit, et ils avaient toujours-déjà raison : pas de révolution possible en Europe sans révolution du prolétariat allemand.

    Aujourd’hui, le vieux spectre est revenu hanter l’Europe.

    Pas du tout paradoxalement, c’est la classe dominante, et parmi elle, la fraction dite allemande, qui s’en est aperçu la première et le plus rapidement.

    Les différentes fractions de la bourgeoisie mondiales, avec tous leurs éléments, sont en train de se livrer une guerre acharnée sur NOTRE DOS.

    Une des clefs du grand chambardement réside, entre autre, non pas dans les "zélections", mais dans le rapprochement DANS LES LUTTES des prolétariats ("nationaux" ET "immigrés") d’Allemagne, d’Italie et de France, le triumvirat industriel de l’Europe.

    La Louve

    "En proposant de mettre la Grèce sous tutelle budgétaire de l’UE, la chancelière allemande Angela Merkel n’a pas seulement braqué Athènes mais aussi donné du grain à moudre à ceux qui, notamment à gauche, dénoncent une Europe de plus en plus « à l’heure allemande ».

    La proposition allemande vise à faire accepter à Athènes un transfert temporaire de souveraineté budgétaire au niveau européen, compte tenu de résultats jugés décevants des gouvernements Papandréou et Papademos à réduire la dette grecque. Révélée au cours du week-end, juste avant le sommet européen de lundi, l’idée a été d’emblée rejetée par les responsables grecs.

    Le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, a appelé l’UE à respecter « l’identité nationale » de son pays et le principe d’égalité entre Etats. « Nous avons besoin de plus de démocratie, pas de moins de démocratie » en Europe, a renchéri lundi l’ancien Premier ministre grec Georges Papandréou, dirigeant du Pasok (parti socialiste grec), qui fait partie du gouvernement d’unité nationale au pouvoir. Plusieurs responsables européens ont abondé dans ce sens.

    « Vexante »

    « Vexante », la proposition allemande « n’apporte rien et ne va pas dans le bon sens », a tranché le chancelier social-démocrate autrichien Werner Faymann en marge d’une réunion des socialistes européens à Bruxelles.

    « Attention à ne pas blesser plus que nécessaire » le peuple grec, a prévenu le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn. Sans rejeter l’idée d’une mise sous tutelle d’un pays qui « sort durablement des clous », son Premier ministre Jean-Claude Juncker a dit ne pas trouver « très heureux de le faire uniquement pour la Grèce ».

    La proposition allemande risque de fait d’alimenter un retour perceptible de la germanophobie dans certains pays, à commencer par la Grèce, mais pas uniquement. Elle pourrait être utilisée par ceux qui, comme certains socialistes français, dénoncent depuis plusieurs mois la gestion allemande de la crise de la dette axée uniquement sur la rigueur budgétaire.

    Fin novembre déjà, le candidat socialiste à la présidence française François Hollande avait estimé que la chancelière allemande essayait « d’imposer un modèle européen qui n’est pas nécessairement le nôtre ».

    A sa gauche, Arnaud Montebourg a accusé Mme Merkel de mener « une politique à la Bismarck » en tirant profit de la ruine des autres pays de la zone euro, et le candidat à la présidentielle française Jean-Luc Mélenchon avait dénoncé le « diktat » de la chancelière.

    Droit de veto

    De facto, la Grèce est déjà placée sous tutelle partielle de ses créanciers publics qui évaluent avant tout nouveau déboursement de prêts le respect de ses engagements en matière d’économies budgétaires. La proposition de Berlin va plus loin. Un « commissaire budgétaire européen » aurait droit de veto sur des décisions grecques jugées trop dépensières.

    A la tête de la première économie de la zone euro-et par conséquent du principal contributeur aux plans d’aide européens aux pays en difficulté-, Mme Merkel cherche surtout à se justifier face à son opinion publique.

    « C’est une question de réciprocité », arguait il y a peu le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, en soulignant que son pays avait déjà mis des « sommes gigantesques » sur la table.

    « On ne peut pas expliquer aux contribuables allemands qu’il doivent faire des choses que d’autres ne veulent pas faire, tout en demandant de l’argent aux contribuables allemands » pour aider ces autres, a-t-il martelé.

    Se voulant rassurante, Angela Merkel a estimé lundi que ce débat autour d’un commissaire à la rigueur était « une discussion que nous ne devrions pas mener ».

    http://www.liberation.fr/c/01012386861-c


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  • Ecoles primaires : 36 classes sur la sellette en Saône-et-Loire, 12 ouvertures proposées

    Rentrée 2012 en Saône-et-LoirePoussés par la neige dans les couloirs du CDDP de Mâcon, près de 150 manifestants ont dit leur colère face à la plus importante "saignée" de postes à laquelle est confrontée la Saône-et-Loire depuis très longtemps.

    Rentrée 2012 en Saône-et-Loire

    Mardi 15 h, école de Chapaize, Jeanick Lemaître (de dos au premier plan), maire d'Ameugny, présent à la manifestation le matin, rappelle aux parents d'élèves du regroupement pédagogique les arguments que cin des maires concernés ont exposé à l'inspecteur d'académie le matin même pour le maintien de la 5ème classe, celle de Chapaize

    Lors du Comité technique scolaire départemental mardi matin à Mâcon, l’Inspecteur d’académie François Bourguignon a proposé la fermeture de 36 classes d’écoles maternelles, élémentaires, primaires et regroupements pédagogiques intercommunaux en Saône-et-Loire. Il a aussi avancé le nom de 12 écoles qui au contraire pourraient ouvrir une classe. Sans surprise, le projet a reçu lors du vote l’opposition unanime des syndicats d’enseignants (FSU, UNSA, SGEN-CFDT, FO). Aux 36 fermetures, l’Inspecteur d’académie a ajouté la suppression de 40 postes qui concernent les RASED (réseau d’aide aux enfants en difficulté), des postes de remplaçants, de formation continue, d’animateurs de soutien, de mise à disposition d’associations etc. ainsi que trois ouvertures de postes de psychologues scolaires.

    Le solde allant bien au-delà des 53 postes à redonner que réclame le ministère de l’Education Nationale au département, ce comité ouvre naturellement la porte aux négociations. Elles ont quasiment déjà commencé, l’Inspecteur d’académie ayant laissé entrer à 11h une dizaine de délégations pendant la réunion du comité pour qu’elles s’expriment tour à tour tandis que 150 manifestants étaient rassemblés dans la cour puis les couloirs du CDDP où se tenaient la réunion.

    http://www.lejsl.com


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  • 3ème circonscription de Saône et Loire


    Place au peuple !

    Aux assemblées citoyennes, prenez le pouvoir !

     

    Place au peuple !

    Le Front de Gauche de la 3ième circonscription et ses candidats
    Serge Desbrosses et Sylvie Lefevre vous invitent à prendre part à l'Assemblée citoyenne de Givry :
    Mercredi 1er février 2012 à 18 h 00 salle de l'ancienne gare
    Le Front de Gauche sera présent dans les différents cantons de la circonscription.

     

    Vous en avez  …

    - assez de ce pouvoir oligarchique et de son dogmatisme économique qui conduit le pays dans l’impasse

    - assez de ces « éminents experts » pleins d’arrogance qui se trompent sur tout et tout le temps

    - assez de ces bons apôtres qui prêchent l'austérité mais se remplissent les poches
    - assez de ces matamores qui se soumettent si docilement aux exigences de la finance mondialisée
    - assez de voir les délocalisations se multiplier, les emplois se précariser et disparaître
    - assez de voir les prestations sociales se réduire comme peau de chagrin
    - assez d'assister à la casse systématique des services publics de santé, d'éducation de justice, de police, de transports ...
    - assez de devoir travailler plus et plus longtemps pour gagner toujours moins

     Ne soyez plus spectateur du désastre qui s'installe : avec le Front de Gauche, prenez votre avenir en mains !

    - pour une Gauche qui ose s'attaquer aux vrais privilégiés
    - pour reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers
    - pour s'affranchir du traité de Lisbonne et construire une autre Europe
    - pour une réelle planification écologique
    - pour interdire les licenciements boursiers et faire reculer la précarité de l'emploi
    - pour partager les richesses et instaurer un écart de salaires maximum de 1 à 20
    - pour porter le SMIC à 1700 euros mensuels
    - pour rétablir le droit à la retraite à 60 ans à taux plein
    Ils prétendent que c'est irréaliste, discutons-en !
    Et vivre avec moins de 1000 euros par mois, c'est réaliste ?

    Au Front de Gauche, la règle d'or, c'est l'humain d'abord !
    Ils nous enfument avec la saga de la dette publique et la vénération du triple A
    Une partie de cette dette est injustifiée. Décryptons l'entourloupe !

    Le Front de Gauche de la 3ième circonscription et ses candidats
    Serge Desbrosses et Sylvie Lefevre vous invitent à prendre part à l'Assemblée citoyenne de Givry :
    Mercredi 1er février 2012 à 18 h 00 salle de l'ancienne gare

    Le Front de Gauche sera présent dans les différents cantons de la circonscription.


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  • Depuis plusiers mois, plusiers semaines, c'est une véritable offensive qui se mêne sur le thème du "coût du travail". Au nom de la compétitivité des entreprises,  la perte du AAA vient  accélerer cette offensive dont l'objectif au final est assez simple:  tranférer des poches des ménages a celles des actionnaires 50 à 80 milliards d'euros. Pour décrypter le débat sur compétivité et coût du travail vous trouverez ci-dessous une note très argumentée de Jean paul Duparc.

     

    Compétitivité et coût du travail

    Dans ces derniers mois, et plus encore depuis la perte du AAA, Sarkozy, Fillon, Parisot, se relaient en boucle pour assener qu’il faut prendre des mesures courageuses pour « baisser le coût du travail », présenté comme l’obstacle à l’emploi, à la compétitivité et le facteur essentiel des délocalisations. C’est ce coût qui serait le facteur premier du déclin industriel du pays.

    Droite et patronat reprennent ainsi le discours des agences de notation, exigeant des « mesures structurelles » et qui sont bien obligées d’admettre les effets pervers et récessifs de l’accumulation des restrictions budgétaires !

    Le coût du travail par rapport à qui ?

    La concurrence libre et non faussée comme la libre circulation des produits et des capitaux, ainsi que l’orientation européenne qui encourage les dumpings fiscaux et sociaux en son sein, obligent à se poser la question. Car nulle baisse des charges ne permettra de rattraper les salaires des pays émergeants, ni non plus les salaires des pays d’Europe orientale. Ce n’est d’ailleurs pas souhaitable. C’est une impasse totale et évidemment ce serait une catastrophe sociale et économique ( Que la directive Bolkestein avait tenté d’importer en ouvrant la voie à ce que des salaires des pays d’origine soient pratiqués en France !)

    La seule comparaison raisonnable est de comparer les salaires dans l’industrie en France et en Allemagne ou en Belgique, pays aux niveaux de vie comparables, puisque nous avons avec ces deux seuls deux pays un déficit du commerce extérieur plus important qu’avec la Chine (Hong Kong inclus)

    Le MEDEF, relayé un temps par l’INSEE, avait bien tenté d’imposer à l’automne 2010, une vision de coût salarial structurellement plus élevés en France qu’en Allemagne. Mais dès le printemps 2011 l’ INSEE était obligé de faire machine arrière.

    D’ailleurs une note de la Commission des comptes de la Sécurité Sociale en juin 2010 a montré qu’en cout annuel complet pour un salarié à temps plein en Allemagne et en France, le cout global restait supérieur en Allemagne, même si l’écart s’était réduit entre 2000 et 2008. ( la réduction de cet écart est d’ailleurs à mettre en relation avec les orientations impulsées par Schroeder il y a quelques années, dans un pays sans SMIC et qui a généralisé en direction des chômeurs les petits boulots très mal payés, d’ou l’extension récente d’une grande et nouvelle pauvreté en Allemagne )

    EXTRAITS : « Néanmoins,en rapportant le coût annuel du travail précédemment estimé pour les seuls travailleurs à temps plein au nombre d’heures effectivement travaillées, le coût horaire du travail au niveau du salaire moyen demeure supérieur enAllemagne, même si l’écart entre les deux économies s’est réduit sur la période 2000-2008 : le coût horaire français, qui représentait 87% de celui constaté en Allemagne en 2000, est passé à 96% en 2008. »

    Les évolutions depuis n’ont pas creusé d’écart et tous les analystes, à part ceux de l’institut patronal Rexecode confortent l’ idée d’un coût voisin entre les deux pays. De même , dans les statistiques d’Eurostat, le coût salarial complet en France est voisin ou inférieur de ceux de la Belgique ou de l’Allemagne. Et, pour la seule industrie manufacturière, même le quotidien Les Echos du 12/01/2012 reconnait un niveau voisin de coûtdu travail global de 35,4 euros en France pour 35,1 en Allemagne. Impossible donc d’expliquer par le coût du travail que l’Allemagne connaisse un excédent de son commerce extérieur de 146 milliards d’euros sur les 11 premiers mois de 2011, pendant que la France connait un déficit de 65 milliards.

    Lécart de compétitivité et le déficit du commerce extérieur ne viennent donc pas de là.

    A contrario, on peut d’ailleurs montrer que dans un pays où les charges sociales sont bien moindres comme la GrandeBretagne ,cela n’a nullement empêché ce pays de devenir un désert industriel et de connaitre un déficit du commerce extérieur voisin de 100 milliards d’euros en 2011 !

    La compétitivité par rapport à quoi ?

    Le terme « compétitivité » est connoté, très lié à l’idéologie de la concurrence et il conviendrait de plutôt rechercher une analyse de l’efficacité, économique, sociale et écologique d’un appareil productif.

    Nonobstant cette remarque, même les analyses de la compétitivité considèrent que le prix n’en est qu’un élément et que de multiples facteurs hors prix interviennent.

    De ce point de vue la qualité du travail en France, n’est pas plus en cause que son coût, puisqu’en « productivité horaire » toutes les comparaisons internationales s’accordent à placer en tête de classement la France parmi les grands pays industrialisés.

    C’est donc que d’autres éléments interviennent : l’effort d’investissement, la recherche et l’innovation, l’organisation industrielle et les rapports entre grands groupes et sous-traitants, les spécialisations industrielles, l’importance des prélèvements du capital en dividendes taux d’intérêt, etc...

    Sans être exhaustif, on peut constater que l’Allemagne a une spécialisation industrielle et un tissus de PME-PIM sur des produits à forte Valeur Ajoutée alors que la France a connu un affaiblissement continu de son appareil industriel, et qu’hormis quelques créneaux, celui ci se retrouve en difficulté d’innovation et sur des produits à trop moyenne Valeur Ajoutée.

    En janvier 2011 léconomiste du CNRS Philippe Askenazy au Journal 20 minutes répondait déjà à laquestion :

    Est-cepertinent de lier le débat sur la compétitivité en France au coût du travail?

    « La question est malposée. Une économie avec uncoût du travail élevé mais des entreprises innovantessera toujours plus compétitive que linverse. 

    LAllemagne s ensort mieux car ,contrairement à la France, elle a beaucoup investi dans l innovation et s est spécialisée sur des secteurs en croissance.

     Pour combler ce différentiel, la France a donc deux solutions. Elle peut soit continue à se développer dans des secteurs peu productifs et baisser son coût du travail, soit rendre ses entreprises plus innovantes et donc plus productives.Cest un choixpolitique. »

    Ceci montre dailleurs que la préférence sarkozyste pour la baisse du coût du travail ne corrigera pas le déficit  avec l Allemagnequi est 

    une question principalement de compétitivité hors prix et porte sur des produits souvent nous avons perdu des capacités de production, et cette baisse des charges sera également sans effet vis à vis des pays à bas niveaux de salaires. !

    « La baisse des charges » :on connait déjà !

    Lors de la création de la CSG en 1990, il y a eu baisse des cotisations « part dite patronale » dont le taux est passéde 7% à 5,4% pour la branche famille. Ce mouvement se poursuivra à plusieurs reprises. Si bien que ces cotisations de la « part dite patronale »ont été ramenées 43% desressources de la protection sociale à moins de 37% aujourd’hui.

    De même avec des exonérations de charges ( coût de l’ordre de 25 milliards d’euros pour le budget de l’Etat ) , et pour un salarié payé au SMIC, il n’y a que 2% de cotisations maladie-vieillesse contre 28% pour un salaire sans exonérations.

    L’emploi va t-il mieux ? Le recul industriel a t il été enrayé ? le commerce extérieur redressé ? A l’évidence non !

    Et une « TVA sociale » se substituant à des cotisations sociales ( outre le problème structurel posé sur la nature du financement de la protection sociale ) s’apparente à un très gros cadeau de trésorerie aux entreprises, de l’ordre de 30 milliards d’euros, sans effet réel sur l’emploi, l’activité et lecommerce extérieur.

    Dabord parce que comme d’habitude , au non de la souplesse, le patronat ne veut prendre aucun engagement sérieux sur l’utilisation de cette manne.

    Ensuite parce que pour l’exportation hors zone euro, le taux de change de l’euro ( qui porte sur la totalité du prix du produit ) à une influence bien plus grande qu’une variation de 2 ou 3 % sur le coût du travail,qui ne représente en moyenne que 20% du coût complet d’un produit manufacturé exporté.

    Pour les importations, ce ne sont pas lentrée des produits qui sera taxé par cette TVA, mais leur vente au consommateur final, comme augmenteront aussi le prix de tous les produits consommés.

    C’est si vrai que pour l’activité , la croissance, une étude de la DGTPE ( direction générale du trésor et de la politique économique) de mars 2010 évaluait l’apport de la baisse des charges et de l’instauration de la TVA sociale à « 0,1% d’ augmentation du PIB à moyen terme »( ! ) et encore l’étude précisait qu’elle ne pouvait pas prendre en compte « ni le contexte conjoncturel, ni la réaction des entreprises étrangères »( !! ).Or ce contexte conjoncturel va être particulièrement mauvais, du fait du climat de recession.

    Dans ces conditions la TVA sociale ne sera qu’une déflation salariale déguisée, elle amputera également plein pot le pouvoir d’achat des retraités, chômeurs, précaires, étudiants, fonctionnaires, .....

    Et si on s’interrogeait sur le coût du capital !

    Déjà dans les années Giscard, le théorème de Schmidt , du nom du chancelier allemand de l’époque, n’était pas vérifié« les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après demain ».

    Une étude récente de l’OIT souligne que dans les pays développés les profits ont augmentés de 83% entre 2000 et 2009, mais les investissements ont stagné, et les dividendes distribués ont pris une part de plus en plus importante dans l’utilisation des profits bruts ( de 29% des profits en 2000 à 36% en 2009 ). De même les investissements financiers ont pris le pas sur les investissements productifs.

    En France , il en va de même. ainsi pour 86 milliards d’euros de profits en 2010, les entreprises du CAC40 ont distribués 40,2 milliards d’euros de dividendes. Et en 2011, le volume des rachats de leurs actions en Bourse par les entreprises elle-même, a doublé ! ( ce qui relève le montant du dividende par action des actions restantes ). Les rendements des fonds propres des sociétés du CAC40 ont augmentés de 55% depuis 15ans. ( les dividendes représentaient 4% de la masse salariale au début des années 80, ils en représentent 12% maintenant !)

    Alors que la part de la masse salariale dans l’utilisation de la valeur ajoutée est la même qu’il y a 50 ans, et qu’elle a même reculée en moyenne de l’ordre de 6% à 10 % depuis son point le plus haut du début des années 1980, celle des profits distribués augmente.Et les entreprises privilégient des placements de trésorerie ( plus de 120 milliards d’euros pour les entreprises du CAC40)

    Leffort de formation initiale et professionnelle par rapport au PIB,à l’inverse, régresse depuis 15 ans. Les dépenses de recherche développement des entreprises en France sont 20% inférieures à celles de l’Allemagne. Les grands groupes ont eu en France un comportement différent qu’en Allemagne, privilégiant les délocalisations, le mythe de l’entreprise sans usine, et négligeant les PME.

    Grands groupes et ingénerie financière ont fait leur miel du Crédit Impôt Recherche.Tout comme on pourrait interroger l’utilisation par les entreprises des nombreuses exonérations et diminutions de l’impôt sur les sociétés dont elles ont bénéficié depuis des décennies.

    On peut ajouter : les prélèvements des banques, les rapports inégaux grands groupes/sous traitants,

    Bref, ce n’est pas le coût du travail qui est en cause dans l’affaiblissement économique relatif de la France mais une croissance financière plus forte , notamment qu’ en Allemagne, et des coûts du capital Et les gâchis du capital coutent cher soit en prélèvements publics ( exonération de charges, crédit d’impôts, la fraude légale qui fait que les entreprises du CAC 40 ne paient que 8% d’IS et non 33% ,.....) soit en dépenses induites par ces gâchis ( coût du sous emplois, etc.... )

    Changer de cap : baisser les coûts du capital et développer le travail !

    Pour développer l’emploi et l’efficacité économique, « copier l’Allemagne » n’est pas une solution. D’une part parce patronat et gouvernement allemand déploient une même pression contre les dépenses pour le travail, et que le mode de développement choisi ( la domination par les exportations ) est d’une part non généralisable, et repose sur l’exploitation de différentiel de salaires à l’est de l’Europe, et donc un développement inégal, économiquement, socialement, et écologiquement.

    Les gâchis du capital

    Les taux de retour sur investissement (environ10% à 15%) demandés par les fonds d’investissement et autres LBO sont meurtriers pour les investissements productifs. Les prélèvements en dividendes et frais financiers plombent les PME-PMI, au détriment des banques et des trésoreries des grands groupes. Les fonds publics sont atteints par les deux bouts : moins de recettes par les cadeaux fiscaux au capital (ceux aux personnes physiques que l’on met le plus souvent en exergue ne sont que la partie émergée de l’iceberg, l’essentiel c’est la fiscalité sur les personnes morales) et plus de dépenses, soit en béquille du capital ( le crédit Impôt recherche ) soit en réparation des dégâts ( délocalisation ,etc..). Sans compter les 50 milliards d’euros du service de la dette qui pour une part correspondent à une rente abusive d’une dette illégitime.

    Le capital coûte trop cher ! Alors qu’il n’est pas le coeur de la création de richesse !

    Le « cancer » de la société française c’est pas l’assistanat, c’est la prédation financière !

    Baisser le coût du capital, c’est lié notamment à un nouveau financement monétaire ( rôle BCE, prêt direct aux Etats sur le marché primaire des titres financiers, ..), Pôle public du crédit d’une taille significative pour orienter une politique globale du crédit, ( les encours de crédit, c’est influencer une masse de l’ordre de 2000 milliards d’euros, cest bien plus que la masse financière que pourra représenter une réforme fiscale, qui si elle influence de 100 à 200 milliards d’euros sera à son apogée), avec sélectivité et différentiation des taux d’intérêt selon l’utilité sociale économique et écologique des projets à financer. (d’où l’utilité de Fonds aussi bien européen que régionaux ).

    Baisser le coût du capital, c’est la modulation de la « part dite patronale » des cotisations sociales selon les contenus en emplois , en production et en qualification des stratégies d’entreprises.

    Baisser le coût du capital, c’est la réforme fiscale ( IRPP et IS ) et les choix visant à dégonfler la sphère financière ( pénalisation des banques ayant des filiales dans les paradis fiscaux, interdiction des opérations sur des produits dérivés non liés à la réalité d’opérations sur des biens réels , ...)

    Baisser le coût du capital c’est la révision des rapports de concurrence et de domination dans l’économie ( gâchis et coût tarifaire de la séparation EDF GDF par exemple, rapports avec les fournisseurs et sous traitants, ...) au profit de coopération avec contenu d’emplois de qualification et de production , et dans une relocalisation écologique des activités ( circuit court , bilan carbone, etc ...

    Cest cette baisse, comme de nouvelles orientations publiques et des droits nouveaux des salariés et des population, qui peuvent générer une autre utilisation des richesses, privilégiant « l’humain d’abord », et donc dans la production l’ emploiet la qualification ainsi que leur reconnaissance salariale. Le salaire, ce n’est pas seulement pour la justice sociale, ou la relance par la consommation, c’est aussi privilégier le travail qualifié comme vecteur de réorientation économique et écologique.( outre les effets de l’augmentation du SMIC, de la hausse des salaires pour le financement de la protection sociale, etc .... )

     

    Par JP Duparc


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  • Depuis plusieurs mois, plusieurs semaines, c'est une véritable offensive qui se mène sur le thème du "coût du travail". Au nom de la compétitivité des entreprises,  la perte du AAA vient  accélérer cette offensive dont l'objectif au final est assez simple: transférer des poches des ménages à celles des actionnaires 50 à 80 milliards d'euros. Pour décrypter le débat sur compétitivité et coût du travail vous trouverez ci-dessous une note très argumentée de Jean Paul Duparc.
    Compétitivité et coût du travail

    Dans ces derniers mois, et plus encore depuis la perte du AAA, Sarkozy, Fillon, Parisot, se relaient en boucle pour assener qu’il faut prendre des mesures courageuses pour « baisser le coût du travail », présenté comme l’obstacle à l’emploi, à la compétitivité et le facteur essentiel des délocalisations. C’est ce coût qui serait le facteur premier du déclin industriel du pays.
    Droite et patronat reprennent ainsi le discours des agences de notation, exigeant des « mesures structurelles » et qui sont bien obligées d’admettre les effets pervers et récessifs de l’accumulation des restrictions budgétaires ! Le coût du travail par rapport à qui ?La concurrence libre et non faussée comme la libre circulation des produits et des capitaux, ainsi que l’orientation européenne qui encourage les dumpings fiscaux et sociaux en son sein, obligent à se poser la question. Car nulle baisse des charges ne permettra de rattraper les salaires des pays émergents, ni non plus les salaires des pays d’Europe orientale. Ce n’est d’ailleurs pas souhaitable. C’est une impasse totale et évidemment ce serait une catastrophe sociale et économique ( Que la directive Bolkestein avait tenté d’importer en ouvrant la voie à ce que des salaires des pays d’origine soient pratiqués en France !) La seule comparaison raisonnable est de comparer les salaires dans l’industrie en France et en Allemagne ou en Belgique, pays aux niveaux de vie comparables, puisque nous avons avec ces deux seuls deux pays un déficit du commerce extérieur plus important qu’avec la Chine (Hong Kong inclus) Le MEDEF, relayé un temps par l’INSEE, avait bien tenté d’imposer à l’automne 2010, une vision de coût salarial structurellement plus élevés en France qu’en Allemagne. Mais dès le printemps 2011 l’INSEE était obligé de faire machine arrière.D’ailleurs une note de la Commission des comptes de la Sécurité Sociale en juin 2010 a montré qu’en coût annuel complet pour un salarié à temps plein en Allemagne et en France, le coût global restait supérieur en Allemagne, même si l’écart s’était réduit entre 2000 et 2008. (la réduction de cet écart est d’ailleurs à mettre en relation avec les orientations impulsées par Schroeder il y a quelques années, dans un pays sans SMIC et qui a généralisé en direction des chômeurs les petits boulots très mal payés, d’où l’extension récente d’une grande et nouvelle pauvreté en Allemagne)


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